Renouvellement des vœux de sr Monique : l’évêque souligne la place des femmes dans l’Eglise

La messe, dans la chapelle de l’évêché, est à 7h30. Bien avant l’heure, sœur Monique est déjà installée. Une chapelle qu’elle connaît tellement bien pour y avoir, pendant tant d’années, prié, préparé la messe, veillé à l’entretien… Avec un large sourire, d’ajouter : « J’ai aussi cousu les tentures qui sont accrochées derrière le maître autel ! ». Ce 31 août, elle y renouvelait, pour la 45e fois, ses vœux. Elle est la dernière religieuse, encore en vie, ayant fait partie de la congrégation des Assistantes du Sacerdoce.

« Dimanche, nous fêtions sainte Monique. Lundi, nous fêtions saint Augustin qui sera un des Pères de l’Eglise. Sainte Monique était, on le sait moins, la mère de saint Augustin. Sœur Monique, dira Mgr Warin en ouvrant l’eucharistie, a eu des intentions maternelles envers tellement de prêtres mais aussi d’évêques. » Comme Assistante du Sacerdoce, une congrégation diocésaine qui a regroupé jusqu’à une quarantaine de sœurs, elle a été, durant de nombreuses années, au service de Mgr Léonard alors évêque du diocèse de Namur. Lorsque ce dernier deviendra archevêque et partira pour Malines-Bruxelles, elle prendra sa retraite. Une retraite bien méritée. Les Assistantes du Sacerdoce étaient au service des prêtres, les bonnes du curé en quelque sorte. Sœur Monique toujours très taquine s’empresse d’ajouter qu’elle connaît la chanson ou plutôt le tube d’Annie Cordy… par cœur ! Elles sont présentes dans les presbytères mais pas seulement. A Resteigne, les Assistantes du Sacerdoce gèrent aussi cette vaste demeure qui accueille les prêtres qui souhaitent prendre un peu de repos, qui y vivent un temps de convalescence. Sœur Monique y a travaillé durant bien des années.

« Pierre, précieuse, au service de l’Eglise »

Chaque année, sœur Monique, comme toutes les religieuses, renouvelle ses vœux. Pour les Assistantes du Sacerdoce, cela se passe le 31 août, le jour de la fête de Marie Médiatrice, leur sainte patronne. Lorsque les Assistantes du Sacerdoce étaient encore nombreuses et toujours très actives, ce renouvellement des vœux donnait lieu à une fête. Sœur Monique : « La fête durait toute la journée. Toutes les sœurs étaient présentes ainsi que les prêtres chez qui elles assuraient le service. » Dans son homélie, Mgr Pierre Warin en a profité pour mettre à l’honneur sœur Monique bien sûr mais aussi toutes les femmes qui œuvrent, dans l’Eglise.  « Saint Luc (ndlr : référence à l’évangile du jour) est le plus féministe des évangélistes. C’est lui qui fait le plus place aux femmes. Il a de délicates attentions pour les femmes que la vie ecclésiale laisse parfois encore dans l’ombre. Seul, il rapporte l’épisode de Marthe et Marie. Plus que Marc et Mathieu, il souligne la présence de femmes autour de Jésus au cours de son ministère. »  Et de poursuivre : « Marie de Magdala, qui sera au pied de la croix et qui, devant le tombeau ouvert, sera la première à reconnaître Jésus ressuscité, Jeanne, femme de Chouza, intendant d’Hérode d’Antipas, Suzanne et beaucoup d’autres, nous venons de l’entendre, assistaient Jésus et les Douze ». Mgr Warin mentionnera encore les 250 laïcs, majoritairement des femmes, qui ont reçu une mission officielle dans le diocèse. Des femmes qui aident à la prière dans les crématoriums, qui œuvrent dans les unités pastorales, les hôpitaux, les prisons… « Parmi les femmes actives, il y en a deux qui sont déléguées épiscopales, deux autres qui sont à la fois déléguées épiscopales et membres du conseil épiscopal. Au nom des évêques et des prêtres que vous avez servis, je vous adresse, chère sœur Monique, un chaleureux merci. Nous voulons faire de cette eucharistie, une véhémente action de grâce pour vous, vos consœurs, et toutes les femmes, sans oublier les épouses de diacres, qui apportent leur pierre, précieuse, au service de l’Eglise de Dieu qui est à Namur. »

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Lors du petit déjeuner qui suivra la messe, Mgr Warin soulignera l’omniprésence de sœur Monique à l’évêché durant tant d’années. « Elle avait l’œil partout. Elle répondait au téléphone, même le week-end. »

Aujourd’hui, sœur Monique vit chez Petites Sœurs des Pauvres, une maison de retraite. Ses journées sont toujours bien occupées. « Je fais beaucoup de couture pour les résidents, par exemple. Je me lève tous les jours à 5h du matin comme cela j’ai aussi du temps pour prier. Dans la journée, ce n’est plus possible, on vient beaucoup me voir, me parler… » Dans quelques jours, sœur Monique partira pour Lourdes. Des jours qu’elle apprécie tout particulièrement : « Je considère Lourdes comme un temps de retraite. »

C.B.

Photos : Elisabeth Deshayes

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