Rénover un calvaire, une potale ou un clocheton… avec des subsides ?

La protection du « petit patrimoine populaire wallon »

Depuis plusieurs années, la Wallonie mène une campagne de protection du « petit patrimoine populaire » (PPPW). Il s’agit d’un patrimoine qui témoigne de la mémoire des lieux, qui participe à l’identité des communautés et que l’on considère donc digne d’intérêt et de valorisation. Cette politique de protection peut intéresser un certain nombre de fabriques d’églises, actrices gestionnaires d’un patrimoine riche et varié. Focus.

Dans le cadre du PPPW, la Wallonie subventionne des projets de conservation et de restauration de ce patrimoine, mais aussi des actions collectives de promotion. C’est également dans le cadre du PPPW que l’AWaP a lancé un appel aux communes de Wallonie pour les inviter à recenser le petit patrimoine. Plusieurs communes ont été sélectionnées et procèdent à l’inventaire de leur petit patrimoine. Un certain nombre d’amoureux du patrimoine, dont les fabriciens, prennent d’ailleurs part à ce recensement (accessible en ligne : http://lampspw.wallonie.be/dgo4/petit-patrimoine-recensement/categorie).

De quoi parle-t-on ?

Voici comment le Code wallon du Patrimoine définit le petit patrimoine populaire (art. 3) : « les petits éléments non classés du patrimoine qui sont reconnus par le Gouvernement comme présentant un intérêt patrimonial, qui sont visibles depuis l’espace public ou accessibles au public, et qui servent de référence à une population locale ou qui contribuent à son sentiment d’appartenance ».

Les éléments pris en compte comme PPPW sont très variés. Le Gouvernement a défini une liste de 17 thématiques : les points d’eau ; le petit patrimoine sacré ; les ouvertures ; la signalisation ; les délimitations ; l’éclairage ; la mesure du temps et de l’espace ; la justice et les libertés ; le repos ; l’ornementation en fer ; le patrimoine militaire et la commémoration ; les arbres remarquables ; les outils anciens ; l’art décoratif ; les biens relatifs à la faune, la flore et aux minéraux ; le transport ; les ateliers.

Chaque thématique regroupe plusieurs types de biens spécifiques. Le « petit patrimoine sacré » comprend ainsi : les croix ; les calvaires ; les potales ; les bornes-potales ; les reposoirs ; les clochetons d’appel ; les cloches ; les carillons et les carillons mobiles ; les orgues ; les chars de procession. Chaque type de biens fait l’objet d’une définition. Ainsi, par exemple, on entend par « bornes-potales », les potales « posées sur un piédestal. Il s’agit alors d’édicules en pierre ou en métal qui sont soit adossés à un mur, soit isolés sur le bord d’une route ou d’un chemin. »

Les autres thématiques se révèlent tout aussi intéressantes pour les gestionnaires d’églises, puisqu’on y trouve, pour ne citer que quelques exemples, les portes et portails, les horloges et cadrans solaires, les peintures murales, les mosaïques, etc.

En pratique

Il n’est pas nécessaire d’être propriétaire du bien pour introduire une demande. La Wallonie entend favoriser ainsi les démarches citoyennes. Toute personne physique ou morale de droit privé ou public (association, administration communale…) peut faire une demande de subvention PPPW. Si le demandeur n’est pas propriétaire, l’autorisation du propriétaire devra accompagner la demande. Le demandeur peut être différent du bénéficiaire de la subvention.

Le montant de la subvention est plafonné. Pour des travaux de restauration ou de mise en valeur, la subvention maximale est de 7 500 €. Elle peut couvrir 100% des dépenses TVAC. Pour les actions collectives de mise en valeur et de promotion, la subvention maximale est 2 500 €. La subvention peut couvrir 100% des dépenses TVAC. Il y a également des subventions supplémentaires, dans le cadre d’appels à projets thématiques définis par le Ministre wallon du patrimoine, dont le montant maximum est fixé à 15 000 €.

Besoin d’un avis ou de conseils pour votre projet ? Le Service Patrimoine de l’Evêché est à votre disposition.

Plus d’infos :

Agence wallonne du Patrimoine (AWaP)