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Auteur

 Diocèse de Namur

Diocèse de Namur Rédacteur

Date

15 avril 2025

Catégories

Liturgie

Type

Actualités diocésaines

« Sonnez, tintez, chantez, messagères divines ! » – De l’usage des cloches dans la liturgie

« Sonnez, tintez, chantez, messagères divines. Sur vos ailes portez nos vœux à l’Éternel ! Sonnez, tintez, chantez, ô cloches argentines ! Donnez comme un écho des cantiques du Ciel ! Oui, donnez comme un écho des cantiques du Ciel ! », disait jadis une « cantate pour un baptême de cloche ». Tantôt solennelles, tantôt discrètes, les cloches rythment la vie de nos villes et de nos villages. Elles accompagnent ainsi notre quotidien, nos joies et nos peines. Dans les quelques lignes qui suivent, intéressons-nous plus particulièrement à l’usage des cloches dans le cadre de la liturgie.

Le rituel de la bénédiction d’une cloche, dans le Livre des bénédictions, indique en préambule :

« C’est un usage qui remonte à l’antiquité de convoquer le peuple chrétien à l’assemblée liturgique et de l’avertir des principaux événements de la communauté locale par un signal sonore. Ainsi la voix des cloches exprime-t-elle, en quelque sorte, les sentiments du peuple de Dieu, quand il exulte et quand il pleure, quand il rend grâce ou qu’il supplie, quand il se rassemble et manifeste le mystère de son unité dans le Christ. »

Il propose aussi cette monition :

« Les prières et les chants qui accompagnent la bénédiction d’une cloche expriment admirablement la raison pour laquelle nous voulons la faire sonner dans le clocher de notre église. Les cloches font entendre tour à tour la voix de Dieu et celle du peuple de Dieu. Voix de Dieu, elles convoquent les fidèles à l’assemblée et elles invitent les absents à s’unir à la prière de leurs frères rassemblés dans le Seigneur. Voix du peuple de Dieu, elles font monter vers le Seigneur l’acclamation des fidèles et, dans leur harmonie, elles célèbrent la louange à laquelle nous invitent les psaumes : louez-le par l’éclat du cor, louez-le par les cymbales triomphantes. »

Ces deux extraits synthétisent bien la fonction d’une cloche, voix de Dieu et voix du peuple de Dieu. C’est pourquoi que certains théologiens de la liturgie qualifient in fine la cloche comme étant une « voix » : voix « d’adoration », voix « de louange », voix « de pénitence », voix « de la prière » et voix « du temps qui s’écoule ». 

Sans doute n’avez-vous jamais assisté à la bénédiction d’une cloche, au baptême d’une cloche, dirait-on en langage courant (le baptême concernant seulement les âmes vivantes). Comme bien d’autres rituels, il a été révisé après le concile Vatican II. La bénédiction peut avoir lieu hors de l’église, ou même à l’intérieur, pendant la messe ou non.

Après l’homélie, le célébrant demande aux parrains et marraines de la cloche le nom qu’ils souhaitent lui donner. Vient ensuite une prière litanique, incluant les noms des saints donnés à la cloche, ceux des patrons de la paroisse, du diocèse et des saints vénérés localement. Suit l’aspersion des fidèles et de la cloche, avant une prière commune (prière universelle), conclue par un Notre Père.

Le célébrant dit une des 3 prières de bénédiction (la 2e est reproduite ci-dessous) :

Seigneur Dieu, au premier jour du monde,
ta voix a résonné aux oreilles de l’homme
pour l’inviter à partager ta vie
et lui donner des avertissements salutaires.

Pour rassembler ton peuple,
tu as ordonné à Moïse ton serviteur
d’utiliser des trompettes d’argent.
Tu ne refuses pas que, dans ton Eglise,
des cloches de bronze invitent ton peuple à la prière.
Bénis + cette nouvelle cloche
et fais que tous tes fils,
en entendant sa voix,
élèvent vers toi leur cœur
et se hâtent vers ta maison,
pour y découvrir la présence du Christ,
écouter ta parole
et t’offrir leur hommage.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

L’encensement de la cloche est réalisé, avant que le prêtre ne la fasse tinter par trois fois. Les parrains et marraines font de même. Les fidèles, quant à eux, sont invités à faire tinter la cloche en signe de joie une fois la messe achevée.

Une brève recherche dans la dernière édition du Missel romain nous montre que l’usage des cloches n’est pas spécifiquement normé. Il dépend à la fois du nombre de cloches que possède la paroisse, des habitudes locales, et de ce qui est célébré (pour un enterrement, on privilégie par exemple plutôt le glas). Elles peuvent également sonner l’Angélus, trois fois par jour.

On note néanmoins ceci : le Jeudi saint, pendant le chant du Gloria, les cloches sonnent. Elles se taisent jusqu’à la Vigile de Pâques, sauf si l’évêque diocésain en décide autrement, s’il le juge opportun. À la vigile de Pâques, sommet de l’année liturgique, après la dernière lecture de l’Ancien Testament, son psaume responsorial et son oraison, on allume les cierges de l’autel, le prêtre entonne le Gloria que tous chantent ou disent, tandis que les cloches sonnent à nouveau. Les cloches accompagnent ainsi ce que l’Eglise vit pendant le triduum pascal : le cœur de notre foi, la mort et la résurrection du Christ.

Nos traditions locales racontent souvent que les cloches s’en vont à Rome le jeudi, pour être bénies par le pape. Elles reviennent le jour de Pâques, sonnant à toute volée, pour annoncer la joie de la résurrection du Christ ! Elles rentrent avec des œufs de Pâques qu’elles déposent dans les jardins, pour le bonheur des grands et des petits. À chacune et à chacun, une heureuse sainte fête de Pâques !

Maxime Bollen

Retrouvez notre dossier complet sur les cloches ! 🔔

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