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Auteur

Christine Gosselin Auteure

Date

12 juillet 2024

Catégories

Terre Sainte

Type

Vie d’Église

Hommage à Emile Shoufani : Une Vie Consacrée au Dialogue et à la Réconciliation en Terre Sainte

Le dimanche 18 février 2024, le Père Émile Shoufani, figure emblématique du dialogue interreligieux en Terre Sainte et grand ami des Pèlerinages Namurois, s’est éteint. Son départ marque le silence d’une voix résolue et passionnée pour la réconciliation entre Arabes et Juifs en Israël.

Né à Nazareth en 1947, alors sous mandat britannique, Émile Shoufani avait reçu la nationalité israélienne dans son enfance, tout comme les autres Palestiniens résidant dans l’État d’Israël à sa création en 1948. Il se définissait comme « arabe, citoyen israélien, chrétien, prêtre gréco-catholique melkite et curé de Nazareth ». À ces titres s’ajoutaient aussi celui de maître d’école et peut-être, peut-on dire aussi celui de pèlerin de l’impossible dans l’engagement qui fut le sien, inlassablement, pour œuvrer au dialogue interreligieux et à la paix entre les peuples.

C’est tout jeune étudiant en France, qu’Emile Shoufani découvre l’horreur de l’Holocauste. Il cherche alors à rencontrer des rescapés des camps de la mort pour écouter leurs témoignages et tenter de comprendre les ressorts de la création de l’État hébreu. « J’ai compris qu’on ne peut pas entrer en dialogue avec le peuple juif si on ne connaît pas cette histoire-là », confiera-t-il.

« J’ai compris qu’on ne peut pas entrer en dialogue avec le peuple juif si on ne connaît pas cette histoire-là »

Emile shoufani

De retour en Israël, il s’engage dans l’enseignement avec conviction. À l’école grecque-catholique Saint-Joseph de Nazareth où il enseigne et dont il deviendra directeur, il inscrit la Shoah au programme. Une première et une démarche essentielle pour des élèves arabes, musulmans et chrétiens en Israël. Il les emmènera chaque année à Yad Vashem – mémorial israélien construit à Jérusalem en mémoire des 6 millions de victimes juives de la Shoah – afin d’améliorer leur compréhension mutuelle.

Il organisera également un voyage interconfessionnel à Auschwitz, insistant sur l’importance de comprendre la souffrance de l’autre pour résoudre les problèmes et favoriser un vivre-ensemble harmonieux. « La paix viendra par la rencontre personnelle », affirmait-il, ajoutant que la solidarité et la prière étaient indispensables pour retrouver la voie de l’Évangile.

« La paix viendra par la rencontre personnelle »

Emile shoufani

Il fut fait Docteur Honoris causa de l’Université hébraïque de Jérusalem et de l’Université catholique de Louvain le 25 février 2014. En 2003, il reçut également le prix de l’Unesco pour  » l’éducation à la paix » et en 2014, le prix de « l’Amitié judéo-chrétienne de France » au Collège des Bernardins.

Le Père Shoufani accueillait volontiers à Nazareth de nombreux pèlerins en Terre Sainte dont ceux de nos Pèlerinages Namurois, soulignant l’importance cruciale de leur présence pour œuvrer au dialogue interreligieux qu’il considérait essentiel pour l’avenir de l’humanité. « Connaisance et Vie d’aujourd’hui » l’avait invité à donner une conférence à Namur en décembre 2012. Il avait ensuite réalisé une tournée de conférences dans le diocèse, notamment à Dinant et Arlon comme pèlerin de la paix. Son charisme de communication ne laissait personne indifférent. Sa parole nous manque en cette période particulièrement dramatique du conflit israélo-palestinien.

Christine Gosselin

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