Dans la revue diocésaine Communications, l’abbé Bruno Robberechts, doyen de Leuze, propose chaque mois une sélection de quelques livres sortis récemment. Vous trouverez ci-dessous les dernières recensions publiées… Les livres présentés dans cette rubrique sont en vente dans les deux librairies CDD du diocèse à Arlon et à Namur ainsi que sur leur site web.

Nicée 1700 ans d’histoire

Claire REGGIO, Nicée 1700 ans d’histoire, Cerf, Paris, 2025, 173 p.

Nicée 1700 ans d’histoire

On peut lire l’histoire du Concile dans de nombreux livres qui y furent consacrés. On peut aussi revenir aux documents qui furent rédigés lors de cette assemblée ou juste après. L’auteur replonge dans le projet de résoudre une crise (la crise arienne) et dans l’événement de ce concile pour saisir le rôle clé de Constantin tel que le relate notamment Eusèbe de Césarée dans la vie de Constantin. On constate tout l’engouement que Nicée représenta aux niveaux politique, intellectuel, spirituel et bien sûr ses acquis pour l’Église. On y voit apparaître un souci de l’orthodoxie à une époque où le sens de ce mot inaugure une manière de faire consensus sur ce que signifie être chrétien. C’est la première fois qu’un concile se saisit d’une question de foi pour qu’en résulte un credo, l’expression écrite d’une révélation qui se transmettait alors davantage par l’annonce du kérygme et par la prédication. C’était aussi la traduction d’une expérience de l’union des âmes à l’écoute de l’Esprit.

Aimer comme Dieu aime

Emmanuel TOURPE, Aimer comme Dieu aime, Salvator, (Série « Les vertus »), Paris, 2025, 157 p.

Aimer comme Dieu aime

Les éditions Salvator nous invitent à cheminer parmi les vertus et parmi les dons du Saint-Esprit. Ce ne peut être que bénéfique pour ne pas dire salutaire. Aborder la charité, c’est faire honneur à un essentiel qui semble trop vite bien connu. Ne faudrait-il pas mettre la Trinité au cœur de l’amour pour redire vraiment que Dieu est amour. C’est là comprendre comment la première des vertus théologales fait voir Dieu dans l’amour qui se vit parmi les chrétiens. Cela fait comprendre autrement la communion des saints puisque c’est là l’essence de l’Église, comme le filon du credo trop souvent timidement évoqué par les chrétiens. La place de l’Eucharistie, sacrement évoqué par le mot « communion » s’invite aussi dans cette méditation. Emmanuel Tourpe insiste sur ce qu’il convient de redécouvrir dans le sens profond de l’amour entre chrétiens, à la manière dont Lumen Gentium évoque la vocation profonde de l’Église quand la charité mutuelle et la louange de la très Sainte Trinité nous font communier les uns aux autres, pour ne faire qu’une seule famille dans le Christ.

Alice au pays des idées. Comment vivre ?

Roger POL-DROIT, Alice au pays des Idées. Comment vivre ? Un lumineux roman pour découvrir la philosophie, Albin Michel, Paris, 2025, 448 p.

Alice au pays des idées. Comment vivre ?

À mi-chemin entre Alice au pays des merveilles et Le Monde de Sophie, ce récit nous embarque dans un voyage captivant à travers les époques, de l’Antiquité à nos jours. Guidée par une jeune fille en quête de sens, l’histoire explore le pays des idées, entre crise climatique et questionnements existentiels. Alice est accompagnée de compagnons singuliers : une souris folle et une souris sage, un kangourou érudit et la fée Objection, qui éveille son esprit critique. Elle dialogue avec des figures majeures de la pensée, de Socrate à Confucius, des Hébreux à Rousseau et Voltaire, en passant par Hypatie et Louise Dupin, jusqu’aux courants contemporains. Chaque rencontre éclaire un moment clé de l’histoire des idées. Le dénouement, aussi inattendu que subtil, offre une réponse nuancée à la question : Comment vivre ? Composé de chapitres courts et rythmés, ce livre accessible et stimulant se lit avec plaisir et mérite d’être partagé largement. Véronique Soblet

La vie meilleure

Etienne KERN, La vie meilleure, Gallimard, Paris, 2025, 187 p.

La vie meilleure

Ce n’est pas l’exposé de la méthode Coué, la maîtrise de soi par l’autosuggestion consciente. C’est l’histoire d’une personne, son inventeur, le pharmacien Émile Coué. Dans un roman au style toujours vivant, l’auteur nous rend sympathique celui qui a voulu aider, soigner, guérir. Émile Coué comptait sur le pouvoir de l’imagination. Et sans doute, l’inconscient s’en mêlait. D’autres utilisaient l’hypnose mais sa méthode était plus ordinaire. Si la méthode Coué comme telle n’est pratiquement plus employée, si certaines situations font sourire de l’autosuggestion, il reste à retenir quelque chose d’une attitude qui veut voir le positif et la confiance en la vie. Dans une situation personnelle douloureuse, l’attitude de Coué dans une chapelle fait dire qu’il ne croyait pas aux miracles. Mais à ceux qui imaginent toujours le pire, il donne l’idée d’imaginer le meilleur. Au moins s’y essayer.

Vivre avec nos fragilités. Chemin de guérison intérieure

Diego ARFUCH, Vivre avec nos fragilités. Chemin de guérison intérieure, Nouvelle Cité, Paris, 2024, 128 p.

Vivre avec nos fragilités. Chemin de guérison intérieure

Accompagner sur le chemin du pardon et de l'acceptation de sa propre vie, tel est l'objectif de ce petit livre au langage méditatif. La vie n’est pas ce que nous attendions ? Ces réflexions simples et directes, ancrées dans l'expérience concrète, touchent à des réalités fondamentales de notre vie et de notre foi chrétienne. De manière simple et directe, l’auteur propose quelques voies pour accepter les faiblesses. Vivre avec elles et non malgré elles. C’est le paradoxe de la faiblesse de l’homme et de la force que Dieu accorde pour que plus on s’ouvre à sa miséricorde, plus on expérimente sa force. les fragilités sont un lieu théologique : Dieu nous y parle.

Vallée du silicium

Alain DAMASIO, Vallée du silicium, Seuil, Paris, 2024, 336 p.

Vallée du silicium

Auteur de science-fiction, Damasio se dit mythopoète. À travers ce genre, il cherche à offrir des récits pour se réapproprier notre humanité. Mais que signifie encore l’humanité, son incarnation, quand les outils numériques la transforment en profondeur, souvent à notre insu ? Il enquête auprès des figures de la Silicon Valley, qu’il appelle des mythocrates. Leur récit promet une évasion de la condition humaine, tout en instaurant l’addiction et la dépendance à des interfaces toujours plus personnalisées. Quand votre lien au monde devient un robot conversationnel qui vous connaît mieux que quiconque, c’est l’altérité elle-même qui risque de disparaître. Que devient le monde avec des hommes ainsi reformatés ? À ceux qui n’ont pas encore perçu l’ampleur du bouleversement, voici une alerte : restons vigilants pour ne pas céder à la tentation du transhumain, et préserver ce qui fait notre pleine humanité

Osons l’espérance

Soeur Marie-Emmanuel VAN DEN BROEK, Osons l’espérance, Salvator, Paris, 2025, 212 p.

Osons l’espérance

Soeur apostolique de saint Jean, Soeur Marie-Emmanuel a animé des émissions sur Radio-Maria, et les pages de ce livre en sont une transcription retravaillée. De la notion à la vertu, sur l’espérance, on est amené à se mettre à l’écoute de la parole de Dieu quand la Bible nous l’enseigne. Depuis les textes prophétiques, avec en particulier l’annonce d‘un Messie pour un peuple, voilà que dans le Nouveau Testament, l’attente se recentre sur la personne du Christ qui accomplit la promesse. À sa suite, la mission du chrétien est de transmettre l’espérance. Il y est appelé par le baptême. Il est essentiel de la nourrir par ce qui la soutient. Pour aider en ce sens, le livre démasque les ennemis de l’espérance et permet de mieux la recevoir. L’espérance est un don qui permet de répondre à notre vocation d’enfant de Dieu. Cet appel ouvre à la vie éternelle ; progresser est un chemin qui suppose de veiller à rester proche de Dieu, à accorder notre vie à sa volonté. Ce qui nous fait vivre de sa vie.

Espérer. La violence, l’histoire, le bonheur

François-Xavier BELLAMY, Espérer. La violence, l’histoire, le bonheur. Litos Essais, Paris, 2024, 179 p.

Espérer. La violence, l’histoire, le bonheur

Ce n’est pas la vertu théologale « espérance » qui est visée dans ces essais philosophiques, mais la contextualisation politique et les repères philosophiques permettront de se garder d’une espérance qui serait illusoire et faussement optimiste. L’espérance ouvre l’avenir de même que le pardon peut changer le passé : sans qu’il ne faille trouver une raison. Le regard spirituel qui s’ouvre doit toutefois composer avec la présence de la violence quand un dessein politique s’empare de celle-ci. Y a-t-il place pour l’espérance quand le rêve d’un monde sans guerre est déçu ? Quand l’histoire où l’on voudrait constater un progrès montre encore et encore les difficultés des hommes à vivre ensemble ? Ou encore quand le désir du bonheur peut laisser place à une déception continuelle pour ne pas pouvoir apprécier suffisamment ce que l’on a déjà. Pour ces trois axes de prospection sur l’espérance, l’homme politique se sera montré excellent professeur de philosophie à l’occasion de conférences très agréables à suivre et dont ce livre reprend les textes.

Mission Transmission, Un mot peut en cacher un autre

Brunor, Mission Transmission, Un mot peut en cacher un autre, Brunor Editions, 2024, 49 p.

Mission Transmission, Un mot peut en cacher un autre

Brunor, fidèle à sa mission d’évangéliser et de partager sa foi avec le plus grand nombre, propose avec cette nouvelle bande dessinée une manière de dépasser certains arguments qui peuvent arrêter un dialogue entre raison et foi, entre l’observation scientifique de la vie et l’ouverture par la révélation à un donné qui dépasse les propos de la science. Dépasser le matérialisme, goûter les subtilités d’une langue comme l’hébreu quand les traductions n’ont pas bien rendu la pertinence de la vision biblique de l’homme, ou tout simplement se laisser entraîner comme dans une enquête à la recherche d’indices qui font parler de Dieu pour qu’on se mette à son écoute : autant d’invitations lancées par ce nouvel album dans sa série des « Indices pensables».

Éloge des vertus minuscules

Marina VAN ZUYLEN, Éloge des vertus minuscules, traduit de l’anglais par Clotilde Meyer, Flammarion, Paris, 2023, 254 p

Éloge des vertus minuscules

Marina Van Zuylen invite à revoir notre regard sur les autres et sur nous-mêmes. Faut-il ne valoriser que l’exceptionnel, l’accomplissement sans obstacle ? L’idéal nous égare et nous empêche d’apprécier ce qui est simplement « assez bien ». En s’affranchissant de l’ambition et des rivalités, on retrouve un intérêt sincère pour des vies sinueuses, avec leurs échecs et rebondissements. Hors d’une quête illusoire de perfection, une imagination bienveillante émerge, libérée des stéréotypes. Comme le suggère Levinas, regarder un visage, c’est suspendre son jugement. Van Zuylen relaie ainsi l’invitation des auteurs à découvrir la beauté de vies ordinaires, marquées par la patience, la contemplation et la bienveillance.

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