Dans la revue diocésaine Communications, l’abbé Bruno Robberechts, doyen de Leuze, propose chaque mois une sélection de quelques livres sortis récemment. Vous trouverez ci-dessous les dernières recensions publiées… Les livres présentés dans cette rubrique sont en vente dans les deux librairies CDD du diocèse à Arlon et à Namur ainsi que sur leur site web.

Osons l’espérance

Soeur Marie-Emmanuel VAN DEN BROEK, Osons l’espérance, Salvator, Paris, 2025, 212 p.

Osons l’espérance

Soeur apostolique de saint Jean, Soeur Marie-Emmanuel a animé des émissions sur Radio-Maria, et les pages de ce livre en sont une transcription retravaillée. De la notion à la vertu, sur l’espérance, on est amené à se mettre à l’écoute de la parole de Dieu quand la Bible nous l’enseigne. Depuis les textes prophétiques, avec en particulier l’annonce d‘un Messie pour un peuple, voilà que dans le Nouveau Testament, l’attente se recentre sur la personne du Christ qui accomplit la promesse. À sa suite, la mission du chrétien est de transmettre l’espérance. Il y est appelé par le baptême. Il est essentiel de la nourrir par ce qui la soutient. Pour aider en ce sens, le livre démasque les ennemis de l’espérance et permet de mieux la recevoir. L’espérance est un don qui permet de répondre à notre vocation d’enfant de Dieu. Cet appel ouvre à la vie éternelle ; progresser est un chemin qui suppose de veiller à rester proche de Dieu, à accorder notre vie à sa volonté. Ce qui nous fait vivre de sa vie.

Espérer. La violence, l’histoire, le bonheur

François-Xavier BELLAMY, Espérer. La violence, l’histoire, le bonheur. Litos Essais, Paris, 2024, 179 p.

Espérer. La violence, l’histoire, le bonheur

Ce n’est pas la vertu théologale « espérance » qui est visée dans ces essais philosophiques, mais la contextualisation politique et les repères philosophiques permettront de se garder d’une espérance qui serait illusoire et faussement optimiste. L’espérance ouvre l’avenir de même que le pardon peut changer le passé : sans qu’il ne faille trouver une raison. Le regard spirituel qui s’ouvre doit toutefois composer avec la présence de la violence quand un dessein politique s’empare de celle-ci. Y a-t-il place pour l’espérance quand le rêve d’un monde sans guerre est déçu ? Quand l’histoire où l’on voudrait constater un progrès montre encore et encore les difficultés des hommes à vivre ensemble ? Ou encore quand le désir du bonheur peut laisser place à une déception continuelle pour ne pas pouvoir apprécier suffisamment ce que l’on a déjà. Pour ces trois axes de prospection sur l’espérance, l’homme politique se sera montré excellent professeur de philosophie à l’occasion de conférences très agréables à suivre et dont ce livre reprend les textes.

Mission Transmission, Un mot peut en cacher un autre

Brunor, Mission Transmission, Un mot peut en cacher un autre, Brunor Editions, 2024, 49 p.

Mission Transmission, Un mot peut en cacher un autre

Brunor, fidèle à sa mission d’évangéliser et de partager sa foi avec le plus grand nombre, propose avec cette nouvelle bande dessinée une manière de dépasser certains arguments qui peuvent arrêter un dialogue entre raison et foi, entre l’observation scientifique de la vie et l’ouverture par la révélation à un donné qui dépasse les propos de la science. Dépasser le matérialisme, goûter les subtilités d’une langue comme l’hébreu quand les traductions n’ont pas bien rendu la pertinence de la vision biblique de l’homme, ou tout simplement se laisser entraîner comme dans une enquête à la recherche d’indices qui font parler de Dieu pour qu’on se mette à son écoute : autant d’invitations lancées par ce nouvel album dans sa série des « Indices pensables».

Éloge des vertus minuscules

Marina VAN ZUYLEN, Éloge des vertus minuscules, traduit de l’anglais par Clotilde Meyer, Flammarion, Paris, 2023, 254 p

Éloge des vertus minuscules

Marina Van Zuylen invite à revoir notre regard sur les autres et sur nous-mêmes. Faut-il ne valoriser que l’exceptionnel, l’accomplissement sans obstacle ? L’idéal nous égare et nous empêche d’apprécier ce qui est simplement « assez bien ». En s’affranchissant de l’ambition et des rivalités, on retrouve un intérêt sincère pour des vies sinueuses, avec leurs échecs et rebondissements. Hors d’une quête illusoire de perfection, une imagination bienveillante émerge, libérée des stéréotypes. Comme le suggère Levinas, regarder un visage, c’est suspendre son jugement. Van Zuylen relaie ainsi l’invitation des auteurs à découvrir la beauté de vies ordinaires, marquées par la patience, la contemplation et la bienveillance.

Petite Sagesse élémentaire. Le réalisme de la foi

Gérard SIEGWALT, Petite Sagesse élémentaire. Le réalisme de la foi, Cerf, (Patrimoines), Paris, 2024, 171 p

Petite Sagesse élémentaire. Le réalisme de la foi

La foi peut être une source de sagesse en éclairant l’expérience humaine et en l’inscrivant dans un espace de liberté. L’auteur, ancien professeur à la faculté protestante de Strasbourg, montre comment le christianisme repose sur un réalisme de la foi, qui donne sens au réel plutôt que de s’en détacher. Ce défi se pose aujourd’hui dans un monde marqué par la modernité et l’intelligence artificielle, où il s’agit de préserver une place pour la transcendance et la vocation humaine. Insistant sur la patience dans le cheminement spirituel, Siegwalt articule la foi à ce qui ouvre et accomplit l’existence.

Éloge spirituel de la tendresse

Odile HAUMONTE, Eloge de la tendresse, Artège, Paris, 2023, 147 p

Éloge spirituel de la tendresse

Bien des obstacles nous empêchent de manifester à nos proches, par la tendresse, un débordement de l’amour que Dieu nous donne. Il y a ce que nous devons faire pour les autres, mais il y a un surcroît de bienveillance qui relève d’un style de vie qui a dépassé des freins à l’expression d’une bonté, qu’humblement, discrètement, nous pouvons témoigner aux autres. Ainsi, l’amour rend courageux, fait dépasser la peur. La tendresse dénonce aussi un endurcissement du cœur : elle fait voir que la violence peut parfois se fabriquer de fausses raisons. Il y a encore l’orgueil qui dit bien souvent en négatif l’importance de l’humilité. L’ouvrage fait valoir dans différents milieux comme la famille et les lieux d’Église, l’importance irremplaçable de la tendresse. De quoi demander avec insistance l’Esprit-Saint qui pourra allumer en nous un rayonnement qui dise la tendresse de Dieu.

Le Seigneur n’était pas dans le feu. Elie. Cantate sur le silence de Dieu

Anne LECU, Le Seigneur n’était pas dans le feu. Elie. Cantate sur le silence de Dieu, Cerf, Paris, 2025 ; 192 p.

Le Seigneur n’était pas dans le feu. Elie. Cantate sur le silence de Dieu

Anne Lécu invite à méditer les passages du livre des Rois qui permettent de faire connaissance avec Élie, textes inspirés pour nous dire avant tout quelque chose de Dieu. L’ouvrage nous invite à marcher avec Élie : à l’Ouest, du Sud au Nord, puis vers l’Est mais aussi en descendant en quelque sorte les échelons d’une voie spirituelle qui fait reconnaître que la vie avec Dieu, pour être réelle autant que spirituelle, doit être concrète et incarnée. C’est là une clé d’interprétation qui s’affine encore quand le chrétien se reconnaît attaché au Christ, Parole de Dieu, mort et ressuscité. Avec la crise existentielle bien connue de l’homme de Dieu reconnu en Elie, on peut aller vers la conversion pour découvrir, avec Jean de la Croix, que tout ce qu’on peut saisir de Dieu risque bien d’être totalement différent de ce qu’est Dieu en lui-même. Comme prophète, Élie a joué avec le feu. Mais Dieu n’était pas dans le feu. Il est dans la vie qu’il donne. L’ouvrage invite à une riche lecture spirituelle de passages bibliques jamais épuisés.

Ruptures dans les communautés monastiques aux XIXe et XXe siècles

Luc COURTOIS, (avec la collaboration de Guy Zélis), Ruptures dans les communautés monastiques aux XIXe et XXe siècles, Entre tradition et innovation, Presses Universitaires de Louvain, (ARCASillages), Louvain-la-Neuve, 2024, 200 p.

Ruptures dans les communautés monastiques aux XIXe  et XXe  siècles

Cet ouvrage rassemble les actes du colloque organisé par les Archives du Monde Catholique (ARCA) les 24 et 25 novembre 2022 à Louvain-la-Neuve. Il met en lumière les débats récurrents au sein des communautés monastiques sur le choix de leur mission, entre fidélité à la tradition et ouverture apostolique. Parmi les thèmes abordés : la liturgie, le rôle des abbayes comme pôles d’enseignement et leur soutien à la prière des proches. Une étude sur la communauté de Taizé souligne l’appel du frère Roger Schütz à favoriser des foyers de piété et de ferveur chrétienne. Les contributions de Jean Pirotte et André Haquin illustrent comment Maredsous, malgré des tensions, a été un berceau d’initiatives d’ouverture sur le monde. Ce questionnement sur l’équilibre entre enracinement et renouveau demeure central pour l’avenir monastique.

L’homme au cœur de la création

Benoït XVI, L’homme au cœur de la création. Les textes clés du pape précurseur de l’écologie intégrale, introduction par l’abbé Eric Iborra, Artège, Paris, 2024, 292 p.

L’homme au cœur de la création

L'enseignement de l’Église sur l’écologie serait-elle une invention récente ? Dès 2008, Benoit apparaissait comme le pape vert et qualifiait de péchés « la destruction de l’environnement, la richesse excessive et la création de la pauvreté. » Son encyclique Caritas in Veritate n’oubliait pas de faire valoir l’énergie et l’eau comme des ressources devant être partagées de manière juste et en tenant compte de la dignité de la vie humaine à tous les niveaux. Le mot écologie semble avoir une saveur quelque peu étrangère au monde ecclésial. L’ouvrage montre que le pape Benoît XVI a considéré ce thème sous l’angle du développement global, intégral même quand la problématique environnementale ne faisait encore qu’éclore au niveau profane. Ce livre permet en tout cas de constater qu’il a été un précurseur en ce domaine en invitant les chrétiens à s’engager à la lumière de l’enseignement social de l’Église.

Dieu est dé-coïncidence

François JULLIEN, Dieu est dé-coïncidence, Labor et Fides, Genève, 2024, 102 p.

Dieu est dé-coïncidence

L’auteur, philosophe imprégné des cultures chinoises et grecques, explore le quatrième évangile pour en libérer une vision figée du christianisme. Dieu ne se réduit ni à une croyance ni à un vestige culturel, mais s’ouvre dans l’accueil et la disponibilité. Face à l’indifférence ambiante, Jullien introduit la dé-coïncidence : au-delà des paraboles, Jésus mène par ruptures successives vers le salut et la vie. L’intimité du sujet s’ouvre alors à l’Autre. L’inouï du christianisme ne réside pas seulement dans le miracle, mais dans la nouveauté radicale de la résurrection, que Jean met en lumière de façon singulière.

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