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En ouvrant les évangiles, comme y invitent les soixante récits choisis dans cet ouvrage, c’est découvrir sans tarder combien Jésus est aux prises avec la souffrance des gens qui demandent son secours. Les textes révèlent de lui une extrême sensibilité à toutes les souffrances et la volonté de les soulager. Le projet de Dieu, c’est de délivrer de la mort. Les textes de guérison laissent déjà entrevoir en filigrane la victoire sur la mort elle-même. L’éclairage présenté prend en compte l’environnement culturel des chrétiens d’aujourd’hui et les questions qu’il pose. Le ton contribue à ouvrir un dialogue entre Dieu et le lecteur. Chaque extrait présenté ici peut devenir une nouvelle page d’un cinquième évangile rédigé par le lecteur dans sa chair sous l’inspiration de l’Esprit. C’est le souhait des auteurs qui espèrent que ce livre guidera vers davantage de foi, d’espérance et d’amour.

Peut-on raconter l’histoire humaine sans y intégrer la justice environnementale ? L’auteur, historien reconnu, montre qu’une relecture sensible à la durabilité éclaire notre rapport à la nature et révèle les excès et aveuglements liés à son exploitation. À travers les siècles, l’humanité a profondément remodelé la planète, portée par une avidité qui impose aujourd’hui ses limites. Cette histoire globale met en lumière les inégalités entre ceux qui se sont donné des libertés en exploitant les ressources et ceux qui ont subi les conséquences. Le rêve d’autonomie, fondé sur la domination de la nature, s’est souvent construit en ignorant ses coûts, notamment l’usage massif des énergies fossiles et leurs impacts. L’ouvrage propose ainsi une vaste réflexion sur le rapport entre développement, responsabilité et biens communs. En relisant l’histoire à la lumière de la crise écologique actuelle, il invite à imaginer d’autres voies, fondées sur le partage, la sobriété et le respect de ce qui fait vivre ensemble.

La métaphore de la source est riche pour la vie spirituelle même avant de parler de spiritualité. Et on tient ici un exemple pour montrer comment la poésie peut faire parler cette image. Source à trouver en soi ou bien source extérieure qui dit l’importance d’une altérité bienfaisante, la source présente dans ces vers fait sonner les mots et rejoint l’âme qui désire, qui a soif de paix, de joie, de sens. La source fait s’imaginer près de l’eau vive et suscite comme une perception de fraîcheur, elle peut ainsi appeler l’esprit pour l’inspirer, l’éclairer, le vivifier. Les poésies de Géry Van Dessel proposent ainsi de se laisser bercer par un chant plein de fraîcheur et de vie.

L'auteur montre qu’il est possible pour tout chrétien, et pas seulement pour les contemplatifs, de répondre à l’invitation de saint Paul à « prier sans cesse ». Cette prière continuelle ne consiste pas à fuir nos émotions, mais à les transformer en prière. Jésus se rend présent en toute circonstance, et le péché consiste justement à oublier cette présence. S’appuyant sur l’héritage des moines et mystiques, Belleil rappelle que leur exemple n’est pas réservé à des figures exceptionnelles, mais qu’il éclaire le chemin de chacun vers un accueil constant de Dieu. Prier sans cesse, c’est aimer : l’amour et la proximité de Jésus en sont le cœur. Cette attention à la présence du Seigneur ne renferme pas sur soi, mais ouvre à un véritable amour du prochain. Le « contempl-actif » vit ainsi de la charité divine qu’il reçoit dans la prière pour mieux la partager.

Beaucoup de questions se posent actuellement autour de l’intelligence artificielle. Les mois que nous vivons font réaliser qu’elle est devenue une réalité incontournable pour l’organisation de nos vies, un étrange interlocuteur dans nos recherches. Pour certains, elle semblerait un moyen obligatoire pour des progrès qu’on ne pouvait soupçonner auparavant mais à la réflexion, la voir occuper tant de place demande un débat et des repères. Il en va ainsi de la relation entre l’intelligence artificielle et l’humain. Certains voient tout le potentiel à exploiter des techniques qui permettent d’augmenter l’intelligence humaine par les progrès technologiques, d’autres s’inquiètent de ne pas voir de jalons éthiques sur la manipulation du vivant que cela occasionnerait. S’interroger sur l’intelligence artificielle demande de reconsidérer ce qu’est la vie. En évoquant les progrès que l’intelligence artificielle permettra, ce livre nous aide quand il s’agit de discerner qui sera réellement bénéficiaire. Il ne manque pas de prêter un regard critique sur ce qu’il faut entendre comme bénéfice.

Lytta Basset montre comment la lecture de la Bible peut devenir une source de croissance spirituelle. Elle souligne que certaines précompréhensions, souvent liées à l’éducation, bloquent l’accès au sens. Pour elle, le critère d’interprétation est le caractère libérateur des paroles. Une lecture partagée, attentive au texte et à ce qu’il éveille, ouvre à une dimension thérapeutique et salvifique, même lorsque les paroles dérangent. Portée par des voix humaines, la Parole divine demande une interprétation vivifiante : le Souffle lui permet de porter du fruit en nous. Certains passages du Nouveau Testament peuvent troubler, voire scandaliser, mais c’est souvent une étape salutaire pour dépasser les illusions et accéder à une foi plus vraie. L’ouvrage offre une aide fine pour écouter le Seigneur et se laisser transformer par sa Parole.

À travers ces pages, les auteurs nous entraînent à la rencontre de Pier Giorgio Frassati (1901-1925), ce jeune Italien du début du XXᵉ siècle qui sera canonisé le 3 août prochain lors du Jubilé des jeunes à Rome. Étudiant peu scolaire mais débordant de joie, amoureux de la montagne, fidèle en amitié, farceur et chaleureux, Pier Giorgio était aussi profondément attentif aux autres et engagé auprès des plus pauvres. Sa mort prématurée à seulement 24 ans révèle l’ampleur cachée de son rayonnement, puisque des milliers de personnes se pressèrent à ses funérailles, à la stupéfaction de sa propre famille. L’ouvrage, préfacé par sa nièce Wanda Gawronska, suit un fil original : celui des huit Béatitudes, véritable colonne vertébrale de la vie de Pier Giorgio. En mêlant éléments historiques, méditations spirituelles, textes bibliques et prières, les auteurs proposent bien plus qu’une simple biographie. Ils invitent à emprunter, à la suite de ce jeune homme ordinaire et extraordinaire à la fois, un chemin de sainteté accessible à tous.

Quand les disciples de Jésus, pêcheurs de leur état, s’entendent invités par le maître à jeter leur filet après une nuit éreintante sans rien prendre, il y croit, il fait confiance. Les chrétiens peuvent faire le constat d’une crise profonde, d’une fatigue et d’une frustration, division entre chrétiens, tensions dans un monde lieu de changements majeurs. Mais la foi n’a pas encore tout dit de ce qu’elle est. Hallik la scrute dans la Bible, comme philosophe et théologien, il sonde aussi le cœur de l’homme d’hier et d’aujourd’hui. En chemin vers Dieu par la foi, et en particulier la foi chrétienne, enracinée dans une histoire qui met en contact avec le monde juif, qui fait rencontrer l’essor de l’Occident et qui convoque à l’audace de dépasser les actuelles frontières mentales et institutionnelles. Le livre incite à un autodépassement du christianisme, à un renouvellement de celui-ci quand l’homme se trouve invité à vivre authentiquement sa foi. Une certaine foi des non-croyants peut nous aider à aller plus en profondeur, pour que la foi soit réellement ce sur quoi bâtir notre vie. Un théologien important nous offre ainsi des clés pour penser le christianisme du 3e millénaire.

C’est un philosophe qui pose un regard sur le siècle et ce qu’il constate d’insécurité dans les rapports entre individus et entre nations. On assiste à ce qu’on appelle des « guerres par morceaux » : sans guerre déclarée entre États, la vie des citoyens est contaminée par les menaces, la violence s’invite dans le quotidien, falsifie les opinions et accroît les tensions. Les religions, dont on attendrait une pacification des esprits, mènent parfois à une radicalisation des positions. La recherche d’une définition de la paix confirme qu’elle est fragile et toujours menacée en son essence même. L’injonction de l’Évangile n’empêche pas la solidarité envers ses compatriotes, exposés à des contextes de violence. Le chrétien vit ainsi une tension dialectique : répondre à l’appel de la Vie nouvelle tout en assumant les mœurs héritées de la société. Il s’agit de discerner comment partager les charismes reçus dans la foi et l’idéal évangélique sans ignorer les aléas de l’histoire. Plus qu’un tour de la question, Paul Valadier pousse à un éveil de la conscience, faisant du désir de paix une véritable épreuve et un combat spirituel.

La collection Disputatio met en valeur des échanges entre deux penseurs aux positions divergentes. Ce volume aborde le cosmopolitisme, entendu comme horizon où chaque être humain – et peut-être au-delà – trouve sa place dans un monde commun, au-delà des États et des Nations. Étienne Balibar insiste sur la spécificité de l’espèce humaine, tandis que Patrice Maniglier, à la suite de Bruno Latour, plaide pour un cosmopolitisme intégrant aussi les acteurs non-humains. Leurs arguments croisent les enjeux migratoires, la crise climatique, les diversités culturelles et les tensions géopolitiques. Là où Balibar défend la condition humaine, Maniglier met en avant la condition terrestre : sans harmonie avec la nature et souci pour les autres espèces, l’histoire risquerait de répéter ses conflits au détriment de la survie même. Un débat qui invite à prendre du recul.