Dans la revue diocésaine Communications, l’abbé Bruno Robberechts, doyen de Leuze, propose chaque mois une sélection de quelques livres sortis récemment. Vous trouverez ci-dessous les dernières recensions publiées… Les livres présentés dans cette rubrique sont en vente dans les deux librairies CDD du diocèse à Arlon et à Namur ainsi que sur leur site web.

Par-delà les normes et les circonstances

Nathalie GUINAND, Par-delà les normes et les circonstances en Cie de Ray Charles, Éditions Le Livre en Papier, Nassogne, 2024, 158 p.

Par-delà les normes et les circonstances

On ne peut appréhender une personne comme Ray Charles par le e rythme de sa musique et par le rythme de sa musique et par le timbre de sa voix. On peut aussi être sensible aux rebondissements de sa vie, à la franchise et la liberté qui lui firent écrire sa propre histoire par-delà les normes et les qu’en dira-t-on. Ce n’est pas pour rien que ce récit de vie nous fait croiser le passage de l’évangile bien connu de la rencontre de Jésus avec Bartimée. Est resté gravé dans le cœur de Ray Charles, que la cécité n’a pas effrayé, de pouvoir s’adresser au Tout Puissant : « Si ça va pour Toi, aide-moi à comprendre ce qui m’arrive et donne-moi la force d’aller plus loin. » Sa vie montra une force et une audace qui lui permirent de faire son chemin même quand les circonstances étaient bouleversantes. Sa musique riche en improvisation fait penser à la manière dont, mieux que s’adapter, Ray Charles, a osé. Sa vie révèle que plutôt que de faire les choses par commodité, il a tenu à y mettre toute son âme.

Marie-Thérèse Soubiran

Geneviève PERRET, Marie-Thérèse Soubiran, Biographie, Editions Jésuites, Bruxelles, 2024, 333 p.

Marie-Thérèse Soubiran

Sœur Geneviève-Marie Perret est responsable des archives chez les Sœurs de Marie-Auxiliatrice. Elle ne manque pas de ressources pour décrire les difficultés et les rebondissements de la vie de la fondatrice de sa congrégation. Le récit de cette vie nous permet aussi de réaliser qu’elles étaient les défis de l’époque, à Castelnaudary où grandit Sophie, la future Sœur Marie-Thérèse, en se plongeant dans la société française du 19ème siècle et le milieu d’une famille très ancrée dans la foi chrétienne. L’histoire montre ce qui constitue la société avec ses classes : les bonnes familles chrétiennes, le clergé, les plus pauvres, avec aussi des mouvements spirituels comme les congrégations mariales pour les jeunes filles ou la fondation de béguinages. Ce contexte est important pour comprendre le parcours spirituel de Sœur Marie-Thérèse Soubiran. Il resitue aussi ce qu’elle entreprend à la lumière d’un discernement alimenté à la spiritualité ignatienne. La riche documentation de cette biographie permet de montrer la profondeur de ses interrogations et sa liberté intérieure dont elle a trouvé la source, Jésus-Christ, tôt dans sa jeunesse.

Judas, mon ami

Christoph WREMBEK, Judas, mon ami. Toi qui portes Judas sur tes épaules, porte moi, moi aussi, repris de deux ouvrages parus en allemand, Judas, der Freund Du, der du Judas trägst nach Hause, trage auch mich et (K)eine Chance für Judas. Wie barmherzig wir Gott denken dürfen, Verlag Neue Stadt, 2017 et 2022, Et traduction par Hubert de Zélicourt, Editions Jésuites, 2024, 162 p.

Judas, mon ami

Dans la nef de la Basilique de Vezelay peut être remarquée par des curieux qui lèvent la tête une représentation tout à fait singulière, sur un chapiteau : un sculpteur a représenté le bon berger qui porte le corps de Judas, qui venait de se pendre. Celui qui a orné ainsi la colonne d’un haut lieu spirituel nous laisse dans une méditation vertigineuse sur la miséricorde de Dieu. Il invite à sonder des mystères comme ceux de l’enfer et du salut. Ce livre fera reconnaître Christoph Wrembek comme un précieux guide qui nous conduit au cœur de la Bonne Nouvelle. Il offre à notre méditation le message du « Bon Pasteur de Vezelay ». Il nous fait revisiter l’évangile, en particulier là où il est question de pécheurs par donnés, pour que nous accueillions mieux la miséricorde de Dieu et la Bonne Nouvelle du salut qu’il nous offre.

Au creux du malheur, la lumière ?

Laure BLANCHON, Jean-Claude CAILLAUX, Christophe PICHON (dir.), Au creux du malheur, la lumière ? À l’écoute de ceux qui passent par le gouffre, Éditions Jésuites, (Théologies pratiques), Paris, 2024, 220 p.

Au creux du malheur, la lumière ?

Travailler en théologie avec des personnes en situation de grande précarité fut le projet d’un groupe au Centre Sèvres depuis l’année 2010. Un travail de réflexion se développa entre 2018 et 2022 après une première publication en 2017 (Qu’est-ce qui fait vivre quand tout s’écroule ?) Dans une ligne de pensée qu’ouvre le livre de Job peut se profiler une expérience de vérité quand les points d’appui habituels se sont écroulés, quand sont profondément bousculés les rapports à soi, aux autres et à Dieu. Si nous sommes habitués à un certain confort, à une certaine sécurité, il faudra donc entendre parler à partir de ce qui nous échappe et découvrir qu’au cœur de la vie, quand le malheur la dépouille, il y a une perle précieuse qui demeure : la foi. Apprendre de la faiblesse, de la pauvreté, suppose d’entendre le don de Dieu dont témoignent des personnes souvent tenues pour insignifiantes. Cela fait s’ouvrir à une ressource intérieure que révèlent contre toute apparence, des fragilisés.

Spiritualité de l’éducation

Jean-Marie PETITCLERC, Spiritualité de l’éducation. Pour une pédagogie de la confiance, de l’espérance et de l’alliance, Desclée de Brouwer, Paris, 2024, 149 p.

Spiritualité de l’éducation

Pour chaque enfant que l’on reçoit dans une mission éducative, la parole de Jésus vient lui donner un autre visage. Celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. La sacramentalité de l’éducation manifeste dit de celle-ci une dimension spirituelle constitutive. L’attitude face aux enfants et aux jeunes est bien sûr à repenser dans un monde qui évolue. Jean-Marie Petitclerc, fort de la tradition salésienne et dans la lignée de Don Bosco, montre qu’il y a des fondamentaux qui demeurent. Pour relire sa riche expérience, il adopte comme grille de lecture les vertus théologales qu’il décline en parlant de la confiance, de l’espérance et de l’alliance. Alors que les mentalités ne poussent pas à prendre ses responsabilités, alors que les difficultés rencontrées par de nombreux jeunes montrent les limites d’un modèle de société, les défis de l’éducation sont ici remis en évidence. Et l’attention est attirée sur des bases spirituelles profondes pour les relever.

Savoir et croire

André THAYSE, Savoir et croire. Deux chemins de vérité selon Georges Lemaître, avec la collaboration de Marie-Thérèse Thayse-Foubert, Éditions Academia, Louvain la Neuve, 2023, 142 p.

Savoir et croire

Les questions s’invitent dans la pensée des scientifiques, en entendant ici par pensée ce qui cherche et voit l’intérêt à débattre des options qui mobilisent pour vivre. Mathématicien, l’auteur a fréquenté un milieu chrétien qu’il décrit comme progressiste, ce qui l’a invité à se plonger dans la lecture des textes bibliques. Il a été sensible à l’itinéraire de Georges Lemaître d’une part par la connexion de la cosmologie avec le formalisme mathématique qu’elle demande mais aussi par sa conception des « deux chemins vers la vérité ». C’est ainsi que son livre lui donne de témoigner à la suite d’autres voix parmi lesquelles on trouve celles de Georges Lemaître, de Blaise Pascal, d’Albert Einstein, de Max Planck. Avec le souci de pouvoir accorder ouverture spirituelle et rigueur scientifique. Les mathématiques offrent aux sciences un langage commun. Sur le chemin vers la vérité que prend la spiritualité, Thayse invite à se laisser éclairer par un absolu qui est de l’ordre de l’amour. L’amour dont Jankélévitch disait qu’il ne fallait pas chercher d’autre raison que l’amour. Un Amour qui est au cœur de la foi et qui dépasse ce qu’on sait.

Aimer d’un cœur de femme

Cécilia DUTTER, Aimer d’un cœur de femme. En dialogue avec Marie et Marie Madeleine, Cerf, Paris, 2024, 173 p.

Aimer d’un cœur de femme

Cecilia Dutter, romancière et essayiste, a notamment écrit sur Etty Hillesum et, avec l'Amoureuse, elle avait signé un roman sur Marguerite-Madeleine. L'ouvrage qu'elle propose ici la voit s'adresser successivement à celle qui a donné vie à Jésus, Marie, ou à l’autre Marie, celle qui sera la première à rencontrer le ressuscité, Marie-Madeleine, avec sa figure de pécheresse pardonnée. Cette série de messages adressés avec délicatesse à ces femmes bien différentes et complémentaires, propose de reparcourir une bonne partie de l’Évangile. Ce parcours donne à ces deux cœurs de femmes d’être source d’une sagesse accordée à l’amour et à la tendresse, depuis leurs sensibilités, depuis leurs histoires. Cette série de dialogues propose à la fois de rentrer dans l’intimité des vies de Marie et de Marie-Madeleine, et en même temps d’entendre ce qu’elles pourraient nous dire l’une et l’autre dans le monde d’aujourd’hui où les repères pour dire ce qu’est être homme ou femme changent. D’où elles sont, ces deux figures bibliques, et leur lien singulier avec le Christ, peuvent encore nous enseigner ce qu’aimer veut dire.

Dieu. L’étranger

Patrick de La SALLE, Dieu. L’étranger, Éditions jésuites, Paris - Bruxelles, 2024, 273 p.

Dieu. L’étranger

Dieu se révèle comme l’Autre. Et l’appel qu’il lance à un peuple, si on s’y reconnaît élu, passe par la confrontation avec des étrangers, des personnes hors d’une maison commune, d’une même lignée d’une tradition trop fermée. L’appel de Dieu demande une disponibilité à quitter un sol propre, les exemples vont d’Abraham jusqu’aux discussions des apôtres pour que l’Évangile puisse être annoncé aux nations. Jésus a souvent attiré l’attention sur la foi des personnes qui n’appartenaient pas à la maison d’Israël. Son agir, comme celui des prophètes, concerne aussi les gens du dehors. La rencontre de l’étranger, l’accueil de ce qu’il est demande un dépouillement qui permet la vraie rencontre. Cela augure une identité nouvelle, un renouveau par des signes d’alliance sur lesquels les hommes n’ont pas la main. Sans doute un fondement pour une vraie fraternité quand y est accueillie en même temps une altérité qui a le goût de Dieu.

Une Église se lève. Figures d’avenir

Enzo BIEMMI, André FOSSION, Vanessa PATIGNY et Gilles ROUTHIER (dir.), Une Église se lève. Figures d’avenir. Au professeur Henri Derroitte, coll. Théologies pratiques, Éditions Jésuites - Novalis, Paris - Bruxelles, 2024, 269 p.

Une Église se lève. Figures d’avenir

Le livre est un hommage à l'engagement du professeur Henri Derroitte en théologie pratique, mettant en avant son importance pour l'avenir du christianisme. Les contributions réunies esquissent un portrait d'une Église qui communique la pertinence, l'intelligence et la désirabilité de la foi chrétienne aux contemporains. Face à l'effondrement de l'Église héritée de la chrétienté, une réflexion sur une Église en diaspora émerge, portant une attention particulière à des domaines tels que l'écologie, les droits de l'homme et la place des femmes. De nouveaux espaces postmodernes, comme les réseaux sociaux et l'engagement pour les plus démunis, deviennent des lieux de rencontre pour explorer une spiritualité contemporaine. La synodalité et l'interculturalité ouvrent des possibilités de dialogue et de rencontre. Cette diversité d'approches soulève des défis et offre des pistes pour repenser l'Église et sa mission dans le futur.

Se laisser étonner par l’Ancien Testament

Alain PATIN, Se laisser étonner par l’Ancien Testament, Dans les pas d’Abraham, de Moïse, d’Élie et de Jonas, Éditions jésuites, Paris - Bruxelles, 2024, 137 p.

Se laisser étonner par l’Ancien Testament

Des chrétiens se montrent réticents à la lecture de l’Ancien Testament. Le parcours proposé par ce livre pourrait contribuer à les faire revoir leur point de vue. Les exégètes travaillent à faire valoir l’écriture collective qui a fait ressortir la foi reçue par le peuple hébreu comme un don : Dieu s’y montre avec un projet libérateur, non seulement pour les Juifs, mais pour tous les hommes. L’Ancien Testament raconte des rencontres avec Dieu pour l’y rencontrer nous-mêmes comme source de vie, de renouveau et de joie. Redécouvrir l’Ancien Testament peut être une manière de vérifier que Jésus est bien ancré dans la première alliance. Et la lecture chrétienne de pages de l’Ancien Testament fait référence à Jésus, ce qui donne relief et fondement à ces pages est tout simplement que Dieu, qui est venu rencontrer les hommes dans le peuple de l’alliance, est bien Celui que Jésus a fait connaître. Cette découverte, Alain Patin la propose à travers les figures bibliques d’Abraham, de Moïse, d’Elie et de Jonas.

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