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Auteur

Christine Bolinne Auteure

Date

29 août 2023

Catégories

Anniversaire
Communauté
Vocation

Type

Vie d’Église

Les sœurs de Sainte-Marie de Namur présentes depuis 100 ans au Congo

Durant les vacances, sœur Marie-Françoise Assoignon a pris la direction du Congo avec, dans sa valise, une double mission à remplir. Déléguée épiscopale à la Vie consacrée, sœur de Sainte-Marie, elle se rendait au Congo pour animer la retraite des sœurs africaines de sa congrégation installées principalement à Kikwit, mais aussi dans les provinces du Kwilu et de Kwango et à Kinshasa. Et célébrer un anniversaire : cela fait 100 ans que ces mêmes sœurs de Sainte-Marie sont présentes au Congo.

Le Congo, sœur Marie-Françoise Assoignon le connaît bien pour y avoir séjourné à plusieurs reprises. Et à chaque séjour, son constat ne varie malheureusement pas : la vie y est de plus en plus compliquée pour la population de manière générale et pour les enseignants en particulier. Des sœurs de Sainte-Marie de Namur qui, depuis leur création, ont cette mission d’enseigner inscrites en elles.

Un peu d’histoire. Cette congrégation internationale de religieuses apostoliques est née au 19e siècle à l’initiative de Dom Nicolas Joseph Minsart alors curé de la paroisse Saint-Loup à Namur. Le curé voulait assurer la dignité des jeunes filles de ce quartier très populaire. Il craignait pour leur sécurité. Deux jeunes chrétiennes ont ainsi ouvert un atelier de couture, c’était en 1819, à deux pas de l’église, dans la rue Piconnette (ndlr : aujourd’hui, la rue Fumal). Les adolescentes avaient un lieu pour se retrouver, se former et avoir, pour l’avenir, un gagne-pain. Dom Minsart se chargeant, lui, du catéchisme. Les deux jeunes femmes du départ ont été très vite rejointes par d’autres voulant, elles aussi, vivre en communauté dans la simplicité, prier ensemble… Elles s’appelaient, dans un premier temps, les Sœurs de Saint-Loup. Mgr Barrett, alors évêque de Namur leur donnera le nom de « Sœurs de Sainte-Marie ». À la demande des parents, une école est ouverte. Les Sœurs de Sainte-Marie de Namur sont donc liées à l’enseignement. Elles sont bien sûr présentes en Belgique mais aussi aux États-Unis, au Canada, en Afrique et au Brésil et depuis peu en Tanzanie, près de Dar es Salaam.

Développer les missions

Dès 1863, les sœurs étaient parties en mission vers le « Nouveau Monde ».  Partant pour le Congo, les religieuses répondaient à ce moment à la demande du pape Benoît XV dans son encyclique « Maxim Illud ». Le pape voulait développer les missions.

Le premier départ de sœurs de Sainte-Marie pour l’Afrique a eu lieu en 1923. La mission : ouvrir des classes destinées aux filles. Dans plusieurs lieux, l’école est accompagnée d’un centre de santé. Le catéchisme est enseigné.

Là où les missions sont présentes se retrouvent ceux qui veulent devenir chrétien. Un long cheminement à cette époque. Il s’agissait de passer deux ans à la mission à appréhender la Parole de Dieu, à travailler avant le baptême. Des nouveaux chrétiens qui, une fois de retour au village, sont chargés de parler de Dieu, de promouvoir la foi.

Le 10 décembre 1923

Les sœurs de Sainte-Marie de Namur ont débuté leur travail, au Congo, le 10 décembre 1923. Beaucoup de religieuses congolaises qui ont été ou qui sont toujours dans les lieux de mission en Afrique connaissent bien la Belgique et Namur plus spécialement. Ainsi sœur Germaine-Marie Mitwari, entrée en religion en 1956, confie sur les réseaux sociaux avoir fait son noviciat à Jambes.

Pour marquer ce centenaire, diverses activités ont déjà eu lieu comme des pèlerinages, des récollections… Sœur Marie-Françoise a animé, toujours dans le cadre du jubilé, la retraite à destination d’une cinquantaine de religieuses sur le thème : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie » (Jean 10).  Sœur Marie-Françoise, heureuse des rencontres qu’elle a pu faire : « Je me suis retrouvée face à des sœurs très mûres, bien enracinées dans leur foi. » Des sœurs qui lui ont fait cadeau du pagne qu’elles porteront, pour les grandes occasions, tout au long de cette année 2023. Selon la culture congolaise, aux très grandes occasions, un nouveau vêtement est cousu pour chacune et dans un même tissu (la photo). Le tissu a été, en cette année jubilaire, offert par d’anciennes élèves. C’est le cardinal Malula qui a voulu que les religieuses s’habillent comme les femmes africaines avec le pagne et le fichu. Lorsque le président Mobutu a décidé que le crucifix devait disparaître des lieux publics, les sœurs de Sainte-Marie ont réagi. « Notre signe commun, ponctue sœur Marie-Françoise, nous le portons maintenant autour du cou. » Il s’agit d’une croix très simple.

La clôture de cette année jubilaire aurait dû intervenir en décembre mais à cette période, des élections sont prévues et pourraient entraîner des perturbations. La messe a eu lieu le 6 août dernier, fête de la Transfiguration. Un temps de belle célébration festive présidé par l’évêque du lieu de la fondation, avec des chants composés pour l’occasion, des danses… Et la joie d’accueillir, dans les prochaines semaines, quatre novices, qui terminent leur postulat.

C.B.

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